Après une saison culturelle à laquelle le virus a coupé les ailes, le Polyèdre amorce sa métamorphose : la structure se repense à travers un fonctionnement en réseau qui mêlera les acteurs de la culture aux foules anonymes. Une mue en douceur pour pulvériser la cage dorée où loge le savoir. Derrière ce tir de canon, c’est une femme qui allume la mèche. Rencontre avec Jeanne-Françoise Bapin, la nouvelle directrice de la médiathèque bazadaise.
Jeanne-Françoise, avec ce calendrier bousculé, tous les adhérents n’ont peut-être pas encore eu la chance de vous rencontrer : pouvez-vous vous présenter ?
Jeanne-Françoise Bapin : Si je commence par vous dire que je suis une ancienne infirmière, vous allez vous demander si vous ne vous êtes pas trompée d’interviewée (rires). J’ai passé mon enfance à la bibliothèque municipale. On peut considérer ça comme une passion : apprendre constamment à quelque chose de grisant. Ça donne aussi un côté très rêveur et c’est ce qu’en ont retenu mes parents. Les perspectives d’embauches leur semblaient nettement plus importantes dans le domaine médical, alors je me suis retrouvée à faire une école d’infirmière. Et si j’ai su très vite que ce n’était pas un métier fait pour moi, j’en ai tout de même tiré des enseignements. L’empathie, la bienveillance et l’écoute qui sont des qualités si précieuses lorsque l’on prend soin des autres trouvent aussi un écho dans le monde de la culture !
Un écho que vous entendez bien faire résonner au travers du Polyèdre ?
J-F. B. : Exactement ! Accompagnée de l’équipe et des bénévoles, j’ai envie de donner à ce lieu une vraie dimension sociétale, car c’est cela la culture avant tout, du lien humain. Participer à une conférence de philosophie dispensée par le professeur local, assister à une représentation théâtrale d’une compagnie professionnelle ou prendre un cours de tricot avec un habitant dont c’est la passion, voilà ce qu’on pourra faire au Polyèdre. Et l’un peut aller sans l’autre ! On peut venir pour découvrir des activités, mais aussi assister uniquement à celles qui nous plaisent. Vulgariser, initier… C’est comme cela que les liens et les échanges se créent. Un maillage si solide qu’il devient alors un vecteur inépuisable de diffusion du savoir.
Et en pratique, comment est-ce que cela se traduit ?
J-F. B. : Par un partenariat avec Cap Solidaire par exemple (rires) ! Pour mettre en réseaux l’ensemble des acteurs locaux, c’est un soutien indispensable. Car l’idée c’est bien ça : réunir les structures et les associations du territoire pour croiser nos compétences, les compléter, les enrichir. Et à cette dualité s’ajoute bien évidemment la population ! Tous ces anonymes qui possèdent des richesses inestimables sans même s’en rendre compte… Un jeune qui skate n’a pas forcément conscience de la quantité de savoir précis qu’il a compilé autour de son activité ! Ces « héros » du quotidien sont tous aussi légitimes que les professionnels à parler de la culture. Leur culture. »
LE POLYÈDRE
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